Par Daniel Cheze
Les
imprimantes 4640 à jet d'encre annoncées en 1976, étaient
assemblées à l'usine IBM de VIMERCATE près de Milan .
L'ITALIE
étant le pays fabriquant. Le Centre de formation de l'inspection de
RIVOLTELLA,non loin du lac de Garde, devait donc assurer la formation
des inspecteurs pour les pays acheteurs avec des cours appropriés.
Une
année après la sortie de cette machine, le nombre de formations
était suffisant.
Le dernier cours international fut annoncé et j'y fus inscrit. Nous
étions en 1977.
Sur ce coup là,
je pourrais dire que le couperet passa près de la tête.>
Je
n'avais pris l'avion qu'une seule fois, sur un trajet A/R Paris-Nice
à l'occasion de l' OPCE européen Technical Conférence de CANNES
en septembre 1971. Faire un Paris-Milan me comblait de joie. Ce
n'était pas beaucoup plus loin mais c'était à l'étranger.
A
l'aéroport d' ORLY , je rencontrais un collègue qui était inscrit
au même cours pour devenir ensuite instructeur pour la France. Faire
le voyage ensemble serait plus agréable et dissiperait ma petite
appréhension .
Un
trajet sans histoire.
Après
l'atterrissage à MILAN - LINATE , nous dûmes marchander avec un
chauffeur de taxis le prix de notre trajet jusqu'à la Station
Centrale des chemins de fer.
En attendant le train pour DESENZANO de Garda, nous eûmes le temps.
d'apercevoir Federico FELLINI sur le quai en face de nous.
La
locomotive du train était diesel mais les wagons ne devaient plus se
rappeler de la machine à vapeur qui les tirait (chaque rang de
sièges ayant une portière, les remonte-vitre étaient de simples
lanières de cuir avec des trous), les sièges en faux velours nous
donnaient une suspension remarquable.
A
la gare de DESENZANO, un mini-car nous attendait pour nous emmener à
l'hôtel 'VILLA ROSA' . Moderne et très bien situé le long du lac.
J'avais
remarqué depuis Paris une personne qui semblait être à la
recherche de quelque chose ou de quelqu'un. Ma surprise fut grande
quand cet homme monta, le lendemain matin, dans le car qui nous
conduisit au Centre de formation et qu'en plus il était inscrit au
même cours que nous.
Le
centre de RIVOLTELLA était installé dans une grande maison, en
pleine campagne, qui datait de l'époque de MUSSOLINI. Nous y
accédions par une longue allée bordée d'ifs. Il y avait encore des
peintures d'origine sur les murs de l'entrée . Des dépendances
avaient été ajoutées pour y faire des bureaux et des salles de
cours. Un grand restaurant d'entreprise, un bar-cafétéria et une
terrasse. Rien ne manquait.
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Au fond l'Alsacien et le Marseillais |
Nous
étions 8 élèves: 1 belge, 2 suisse, 5 français plus trois
instructeurs. Pour se partager les 4 machines, il y eu un moment de
flottement; les 2 suisses ensemble, le marseillais avec l'alsacien,
le l'angevin avec le bordelais, il restait le belge...il fût pour
moi.
L'imprimante
4640 sert principalement aux traitements de textes. Elle est
alimentée en textes par des mini-disques enregistrés par des 6430.
Elle peut aussi être connectée directement par une liaison en
ligne avec une base de données . L'étude de ces dispositifs
particuliers se faisait lus tard dans un autre cours.
Le
JET d'encre est produit par à une tête d'impression . L'encre est
projetée en gouttes à une vitesse de 50 m/s et à une fréquence de
117.000 gouttes/s . Ces gouttes sont égales en volume et en
fréquence, passent dans une fenêtre qui les sélectionne et les
dévie grâce à des champs électro-magnétiques, suivant les motifs
que l'on veut générer. Le surplus des gouttes est récupéré par
une gouttière et réutilisé ensuite par la tête.
L'impression
se fait dans les deux sens grâce à un chariot qui comporte tout les
dispositifs: tête, pompe, fenêtre, etc. il est contrôlé
électroniquement.
Les feuilles de papier sont alimentées à partir de deux tiroirs et
les enveloppes par un troisième. Elle est parfaite pour les
mailings.
Comme
nous n'avions une seule machine pour deux, c'est à tour de rôle que
nous faisions les réglages en suivant les indications des MAP's
(maintenance, d'analyse, procédures), mis à notre disposition . Le
partenaire (belge) préférait que je commence les nouveaux réglages
et invariablement, lorsque je les avais terminés, il vérifiait mon
travaille et me disait: Tu trouves que tes réglages sont bons? Ma
réponse était OUI. Il me rétorquait: moi je les trouve mauvais. La
conversation s'arrêtait là car je lui disais sans plus
d'explication qu'il ne pourrait pas en faire autant. C'était
systématique de sa part. J'ai appris plus tard qu'il était
spécialiste sur la Belgique et très pointilleux sur tout ce qu'il
faisait.
Une
autre forme de discussion démarrait assez souvent entre le
marseillais et l'alsacien. Le premier disant à la cantonnade: Eh les
gars! Il dit que j'ai un accent et qu'il ne comprend pas ce que je
lui explique. Vexé, son partenaire répondait avec son accent
spécifique alsacien: c'est vrai quoi ! vous l'entendez?
comment voulez-vous que je comprenne ce qu'il raconte?
Ces
petits moments de détente entretenaient une bonne ambiance entre
nous.
La
distance entre DESENZANO et VENISE n'était pas très grande et nous
pouvions faire une visite à la Sérénissime dans une journée. Nous
nous décidâmes et deux voitures furent louées. Nous partîmes un
samedi matin par l'autoroute.
Comme
la route passait près de VERONE, nous avions décidé au dernier
moment d'y faire un rapide tour de ville pour voir les principaux
monuments : l'amphithéâtre, la place aux HERBES,la place del
SIGNORI, le centre de la VILLE, le palais des Capuleti avec le balcon
de Juliette, le porche de l'église st ZENON.
Une
ville musée avec des visiteurs dans tous les coins.
Récupération
des véhicules et en route pour Venise.
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7
participants et moi pour la photo
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Arrivés
sur le parking nous avons loué un bateau-taxi pour nous rendre place
St MARC. Le pilote nous avisa qu'une fête était donnée sur le
Grand Canal et que nous serions obligé de prendre des petits canaux.
Nous n'étions pas les seules et après un moment dans les
embouteillages, nous débarquons et nouset nous divisâmes en trois
avec renez-vous sur la place pour aller dans un restaurant . Avec
mon groupe nous avons suivit le Grand Canal jusqu'au pont du RIALTO,
puis le pont des SOUPIRES et chemins faisant les magnifiques églises
et Palais attirèrent nos regards.
Nous
retrouvâmes les autres sans difficulté, en passant par de petites
venelles, des ponts et des escaliers nous trouvâmes un restaurant
typique: . L'endroit était calme et nous
y serions bien resté pour y faire une sieste .
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Le suisse et le Marseillais |
Retour
place SAN MARCO pour le café. Une terrasse au soleil nous tendait
ses parasols. Nous buvions tranquillement notre café. Au bout d'un
moment notre marseillais n'était plus là. Un coup d'œil alentour ;
il était à deux pas, parmi les tables d'une terrasse voisine et
récupérait des
tickets
. En se posant la question: pourquoi? L'un de nous avait deviné; il
ramassait des tickets pour les mettre comme justificatifs au per-diem
qui nous était alloué. Des consommateurs d'une table voisine qui
suivaient son manège, nous proposèrent leurs tickets .!.
Avant
de repartir nous montâmes tous ensemble sur le CAMPANILE, le point
de vue sur VENISE était magnifique et nous entendîmes les appareils
photos crépiter. Après la descente nous fîmes une marche le long
du PALAIS DUCALE sans nous séparer.
Un
petit trajet en vaporetto jusqu'au parking et nous rentrâmes
tranquillement par la route nationale vers DESENZANO .
A VICENZA, nous nous arrêtons pour prendre le dîner. Le patron du
restaurant qui nous reçoit,semble un peu surpris d'accueillir onze
personnes d'un coup. Il nous questionne pour savoir contre qui nous
avions joué. A notre tour d'être étonné, je lui réponds que nous
ne sommes pas une équipe de football . Tout le monde se met à rire
. C'est ainsi que je devins l'interprète du groupe. Pour la commande
du repas je fus quand même obligé de passer en cuisine pour voir
les plats que nous pourrions manger . Je m'en souviens encore,
j'avais commandé du rôti de veau aux petits pois.
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Gardone Riviera |
Le
dimanche avec quatre collègues nous décidons de faire la croisière
sur le lac de Garde. Départ de SIRMIONE, SALO,GARDONE RIVIERA
jusqu'à GARGNANO et retour. Tout au long de cette promenade nous
avons d'admirer les paysages et dans les ports d'escales les
architectures des maisons.
A
GARGNANO nous déjeunons d'un repas du poisson avec citron et figues.
Sur
le bateau pour le retour. A partir de SALO nous fûmes accompagnés
par un petit groupe mixte de joyeux italiens un peu éméchés, qui
chantèrent sans arrêt des chansons populaires et aussi des airs
d'opéras.
Le
soir à l'hôtel, je remarquais sur le mur, derrière la réception,
une photo du PADRE PIO, à la patronne qui était,t je racontais un
voyage que j'avais fait en 1954 avec mon père à SAN GIOVANNI
ROTONDO pour approcher le moine stigmatisé. Surprise par mon
histoire et ravie de nous en parler longuement et avec ferveur car
elle connaissait très bien toute la vie de ce saint homme. Nos
relations devinrent excellentes..
Pour
finir cette journée elle nous offrit un petit verre de sambuca que
nous dégustâmes à sa santé.
Chaque
jour nous avions le même rythme:
Petit
déjeuner.
Rendez-vous
avec le car.
Trajet
jusqu'à RIVOLTELLA.
Le
cours, les poses, le retour à DESENZANO.
Un
petit tour dans la ville et lèche-vitrine.
Le
repas du soir dans un restaurant simple.
Retour
à l'hôtel.
Nous
avons tous rapporté de ce séjour des cadeaux pour les enfants et
les épouses. L'éloignement ne nous perturbait pas.
Source : CARA